Tour Auto 2016 (Etape 3, Beaune-Lyon, France)
Organisé par Peter Auto, le Tour Auto Optic 2000 est un rendez-vous incontournable pour tout passionné de rallye historique. Pour cette 25e édition, les participants partent de Paris pour rejoindre Cannes, en passant par les villes étapes suivantes : Beaune, Lyon, Valence, Marseille. Et puisque le Tour Auto passe par Lyon cette année (lors de l'étape 3), l'occasion est toute trouvée pour venir re-découvrir ce rallye, mon dernier souvenir remontant à mes années d'étudiant.
Il est environ 8h, et me voilà arrivé au circuit de Bresse, après avoir effectué une partie du trajet en bonne compagnie (Cédric en Lotus Exige, puis une Porsche 911 avec laquelle nous parcourrons les derniers kilomètres en convoi). Il y a déjà énormément de monde aux abords du circuit, les premiers participants étant attendus pour 8h20. Garés le long de la route d'accès au circuit, nombreux sont ceux qui en ont profité pour venir avec leur voiture de collection : on sent qu'il y a une vraie ferveur autour de cet évènement. Les participants arrivent au fur et à mesure de la matinée. Après une courte assistance, les voilà prêts à en découdre sur la piste du circuit de Bresse. Les concurrents sont répartis selon 5 catégories ; après une courte séance d'essais, place à la course. Pour chacune des catégories, la grille de départ est déterminée par les résultats de la veille (en l’occurrence, ceux de la course à Dijon-Prenois). J'aperçois sur la pré-grille quelques pilotes de renom (Ari Vatanen, Anthony Beltoise, Guy Fréquelin) ainsi que quelques présentateurs TV (Gregory Galiffi, Jean-Pierre Gagick) qui se prêtent volontiers au jeu des photos avec un public tout acquis à leur cause.
Après avoir assisté aux deux premières courses de la matinée, je quitte le circuit de Bresse pour rejoindre Cluny. Disposant du road-book, j'en profite pour emprunter le même parcours que les participants. Et force est de constater qu'avec la Lotus Elise, je fais figure d'intrus dans ce cortège de voitures anciennes ; mais le macaron "Presse" accolé à la portière me redonne finalement un peu de légitimité dans ce convoi. Tout au long de ces 70km pour rejoindre Cluny, j'ai pu mesurer l'engouement suscité par le passage du Tour Auto : chaque traversée de village s'accompagne de sourires, de signes, d'applaudissements et de photos ; cette communion avec le public est vraiment magique.
J'arrive finalement à l'abbaye de Cluny en toute fin de matinée. Le lieu est vraiment exceptionnel, un peu à l'image du plateau de ce Tour Auto 2016. Car comme vous le verrez sur les photos, la liste des voitures engagées a de quoi laisser rêveur : Ferrari 250 GT / Berlinetta, Ferrari 275 GTC, Ford GT40, AC Cobra, Lancia Stratos, BMW 3.0 CSL, Jaguar Type E, etc. Du coté des Ferrari, c'est la 250 GT TDF (équipage n°41) qui suscite le plus de curiosité et d'admiration : son extrême rareté (9 exemplaires, à confirmer) et son palmarès sportif la rendent exceptionnelle à plus d'un titre ; la cote de ce modèle s'est envolée ces dernières années, avec une vente à 13.2M$ lors des enchères de Monterey en 2015 (lien). Du coté des Jaguar, la Lightweight Low Drag (équipage n°220) constitue le graal des Type E : son profil aérodynamique retravaillé qui est l’œuvre de Dr Samir Klat la rend particulièrement exclusive (il reste seulement 2 "Low drag" coupés dans le monde ; cette voiture "49FXN" a terminé 5e au Mans en 1962, plus de détails ici). Les participants ont une pause de 45min à l'abbaye pour se restaurer et reprendre quelques forces avant de continuer le parcours qui les mènera à Lyon en début de soirée. Il est presque 16h et la plupart des équipages sont passés par Cluny. Il est temps pour moi de reprendre la voiture pour retrouver le Tour Auto à Lyon Gerland.
Mon arrivée sur Gerland s'avèrera quelque peu laborieuse, notamment à cause du trafic particulièrement dense aux abords du tunnel de Fourvière (il est 18h, pas surprenant). Je suis entouré de Renault dci / Peugeot hdi dans le flot de la circulation, et m'apprête à traverser le tunnel de Fourvière en apnée (les joies de rouler décapoté...). Cette arrivée à Lyon sonne donc comme un difficile retour à la réalité ; mais à l'approche du Palais des Sports de Gerland, les spectateurs se font de plus en plus nombreux et c'est une véritable haie d'honneur qui attend tous les participants du Tour Auto. Intercalé parmi les équipages, je savoure cette arrivée presque "triomphale" au volant de ma petite Lotus ; les flashent crépitent dans tous les sens, et je retrouve finalement l'engouement que suscite ce Tour Auto à chaque lieu où il passe. La nuit commence à tomber sur le parc fermé alors que les participants continuent d'arriver. Malgré l'obscurité, les équipes d'assistance s'affairent autour des voitures pour les remettre d'aplomb en vue l'étape 4 du lendemain.
Jeudi matin, direction Rive de Gier pour retrouver le Tour Auto, accompagné de mon père. La départementale D30 est le théâtre de la première super spéciale de la journée, épreuve chronométrée. La topographie des lieux nous permet de profiter pleinement des mélodies des V12, V8 et autres Flat6, d'autant que les premiers concurrents pilotent avec beaucoup de générosité ! Les équipages inscrits dans les deux catégories "compétition" sont désormais tous passés, laissant ainsi le champs libre aux équipages participants aux épreuves de régularité. Les passages sont certes beaucoup moins spectaculaires, mais ils nous permettent en contrepartie de bien profiter des voitures ! La matinée s'achève et il est temps pour nous de rentrer sur Lyon, tandis que le Tour Auto poursuit sa route vers Valence.
A l'issue de la semaine, le Tour Auto se termine à Cannes, avec une très belle victoire pour Jean-Pierre Lajournade et Christophe Bouchet à bord de leur Jaguar Type E. Anthony Beltoise et Jean-Pierre Gagick (Chevrolet Corvette) terminent quant à eux 7e au général. Cette 25e édition du Tour Auto n'a pas failli à sa réputation et il figure clairement parmi les plus beaux évènement d'automobiles classiques : pour ma part je prends déjà rendez-vous pour l'année prochaine !